Un service de renseignement français dit avoir consulté des pièces attribuées au Kremlin. Elles décrivent une stratégie destinée à attiser des tensions en France. L’objectif viserait, tour à tour, des citoyens juifs et musulmans. Selon ce résumé, Moscou cherche à renvoyer l’image d’un pays fracturé. Ces documents s’inscrivent dans un climat d’ingérences évoqué depuis 2022. Le procédé vise la cohésion.
Notes de renseignement et documents au cœur des révélations
Selon des notes internes, la présidence russe aurait validé un plan d’actions. Le schéma repose sur une logique ancienne, « diviser pour mieux régner ». D’après mediapart.fr, les agents français affirment avoir vu des éléments qui lient ce plan à Moscou. Dans ces documents, la cible principale reste la cohésion nationale.
Les opérations décrites alterneraient les communautés visées. Le résumé cite une volonté « d’accroître les tensions » sur le territoire. Il évoque des débats instrumentalisés pour semer la division. L’objectif consiste aussi à désorienter l’opinion, selon la DGSI. Elle parlait en 2024 de « vulnérabilités » exploitées.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, Paris se dit exposé. Emmanuel Macron s’est posé en soutien de Kiev. Il s’oppose régulièrement à Vladimir Poutine, jugé menaçant. Dans ce contexte, les services français relient ces manœuvres à une stratégie plus large. Elle vise à affaiblir la cohésion sans conflit ouvert.
En France, les documents éclairent une série d’actions
Les notes décrivent d’abord des actes, puis une amplification en ligne. Les faits cités touchent l’immigration, l’islam et l’antisémitisme. Plus de 250 étoiles de David ont été taguées en région parisienne. Selon ces documents, ces gestes s’inscrivent dans une séquence d’ingérence.
En 2024, le mémorial de la Shoah a aussi été visé à Paris. Trente-cinq mains rouges y ont été peintes, selon la même source. En mai 2025, d’autres dégradations ont touché des sites culturels et mémoriels juifs. Un service français estime qu’elles ont été « directement approuvées » par l’administration russe.
Quelques mois plus tard, l’attention se serait déplacée vers des mosquées. Neuf têtes de cochons ont été retrouvées devant des lieux de culte en région parisienne. Le parquet a évoqué une ingérence étrangère dès le lendemain. Il parlait d’une « volonté manifeste » de provoquer un trouble national.
Réseaux, amplification et suites judiciaires possibles
Le mode opératoire décrit suit deux temps. D’abord, des agents agissent sur le terrain pour lancer l’affaire. Ensuite, des comptes relayent et grossissent l’écho sur les réseaux sociaux. Les enquêteurs y voient une méthode rodée. Dans ce dispositif, des documents sont présentés comme une pièce centrale.
Mediapart cite un homme nommé Aleksandar Savic dans cette chaîne. Âgé de 27 ans et d’origine serbe, il serait connu des services français. Il est soupçonné d’agir pour Moscou. Pour la DGSI, son rôle appuierait l’idée d’une direction venue du Kremlin. D’autres ressortissants étrangers auraient aussi participé.
Quatre Bulgares ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris. La décision est tombée vendredi 31 octobre, selon le récit cité. Ils avaient tagué une quarantaine de mains rouges sur le mémorial. Ce dossier illustre l’articulation entre terrain et propagation numérique. Les autorités cherchent désormais à remonter les chaînes de commandement.
Ce que ces révélations peuvent encore déclencher
Les investigations devraient se poursuivre, côté renseignement et côté justice. Elles pourraient éclairer les liens entre exécutants, relais numériques et commanditaires. Les autorités cherchent aussi à prévenir des effets de stigmatisation. Le risque reste celui d’une surenchère dans le débat public. Le débat public doit rester sobre. Les documents rappellent enfin que la cohésion dépend aussi de la vigilance collective.






