Chaque année, l’industrie électronique génère environ 50 millions de tonnes de déchets sur toute la planète. Une tonne de ces rebuts renferme jusqu’à 400 grammes d’or, bien plus qu’un minerai classique. Chaque objet jeté sans précaution représente une perte de valeur et une opportunité économique nouvelle. La méthode développée en Suisse commence à révéler tout ce que vaut un appareil électronique usagé.
Chaque appareil électronique usagé devient un gisement urbain
Selon bdor.fr, le volume de déchets issus des équipements numériques explose avec la progression de la production mondiale. Les spécialistes estiment que 50 millions de tonnes sont générées chaque année, un flux appelé à grossir. Dans ces montagnes de rebuts, les cartes mères et les circuits concentrent des métaux précieux. Trop souvent, ces composants finissent simplement en décharge.
Une tonne de déchets électroniques peut contenir jusqu’à 400 grammes d’or. Un minerai extrait dépasse rarement 5 grammes par tonne. Pourtant, près de 80 % de ces déchets échappent encore aux filières organisées et partent vers des circuits informels. Dans ces ateliers, l’extraction repose sur le mercure ou le cyanure et contamine l’environnement. Les habitants exposés subissent des risques sanitaires importants.
Chaque appareil électronique abandonné dans un tiroir ou jeté avec les ordures aggrave cette perte d’or et de ressources. Le gaspillage reste colossal à ce stade.
Recyclage de l’appareil électronique grâce à une innovation suisse
Face à ce constat, des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich explorent une voie différente. Ils utilisent le lactosérum, sous produit de l’industrie laitière, pour fabriquer des fibrilles qui deviennent des éponges protéiques. Ces structures capturent les ions d’or dissous après traitement des cartes mères en solution. Une fois saturé, le matériau biologique est chauffé à haute température.
Il donne alors naissance à des pépites d’or 22 carats. Ce procédé évite le recours aux agents chimiques habituellement utilisés pour séparer les métaux des circuits imprimés. Les chercheurs obtiennent ainsi 450 milligrammes d’or à partir de 20 cartes mères, avec un impact environnemental réduit. Comparée à l’extraction minière ou à la chimie classique, cette approche mise sur la sobriété.
Elle privilégie la qualité plutôt que le volume. Elle change la manière de valoriser chaque appareil électronique en fin de vie.
Vers une économie circulaire des métaux issus du numérique
Elle commence par la collecte des équipements obsolètes, suivie d’un démontage manuel des cartes et des composants ciblés. Ces éléments passent par le traitement protéique. Les métaux sont récupérés, puis reconditionnés en lingots ou en pépites.
En parallèle de l’or, le cuivre, le palladium, le nickel et l’argent restent récupérables grâce à des procédés complémentaires. Pyrométallurgie et hydrométallurgie complètent cette approche pour exploiter les circuits imprimés. Chaque appareil électronique devient un gisement urbain capable de réduire la dépendance aux mines lointaines.
Ce changement de regard porte un enjeu géoéconomique majeur dans un environnement marqué par l’instabilité et la dette. Dans ce contexte, les métaux physiques comme l’or et l’argent gardent un rôle de protection du patrimoine. Lingots, pièces et argent d’investissement offrent une diversification hors du système bancaire. Ils complètent une épargne exposée aux actifs numériques et aux produits dérivés, très volatils.
Entre déchets électroniques mieux recyclés et métaux précieux sécurisés
La nouvelle méthode suisse révèle la richesse cachée des déchets numériques et redonne de la valeur aux circuits oubliés. Elle montre qu’un appareil électronique peut contenir des métaux capables de soutenir une économie plus circulaire. Entre recyclage organisé et investissement dans les métaux physiques, particuliers et États renforcent la sécurité de leurs ressources. Cette évolution reste progressive, sans prétendre résoudre rapidement dans ce domaine.






