Samedi à Amiens, la Tahitienne Hinaupoko Devèze a été sacrée nouvelle reine nationale. À vingt trois ans, cette jeune femme aux yeux verts incarne un couronnement qui dépasse le seul critère esthétique. En évoquant ses fragilités et son engagement pour la santé mentale, elle bouscule l’image traditionnelle de Miss France. Son parcours raconte une quête de confiance et de fidélité à ses racines polynésiennes.
Une Miss France 2026 marquée par son parcours intime
Selon tvmag.lefigaro.fr, lors du rassemblement parisien du 7 novembre au siège du groupe TF1, trente candidates posaient en tenue fuchsia identique. À l’extrémité de la scène, Hinaupoko Devèze captait déjà les regards des journalistes. Couronnée Miss Tahiti 2025 le 28 juin à Pirae, elle attirait déjà une attention particulière. Elle figurait parmi les favorites pour le titre de Miss France 2026.
Originaire des Marquises et de l’Hexagone, elle a vécu deux ans en Nouvelle Calédonie. À six ans, elle a rejoint la métropole où elle est restée une quinzaine d’années. En 2023, elle a choisi de revenir en Polynésie pour apprendre le tahitien et les danses traditionnelles.
Titulaire d’un baccalauréat scientifique, elle a d’abord étudié le droit puis la psychologie. Elle a ensuite travaillé dans l’administration et le tourisme. Sa famille recomposée compte sept demi frères et sœurs, beaucoup plus âgés qu’elle. Son père psychiatre et sa mère soignante en santé mentale l’ont élevée dans un environnement attentif aux fragilités. Ses proches et même ses camarades de classe, qui la surnommaient Miss Tahiti, la poussaient vers les concours. Elle a fini par se présenter pour représenter la Polynésie et affronter son manque de confiance.
Miss France 2026 face aux blessures invisibles et aux critiques
Sur ses réseaux sociaux, la jeune reine consacre plusieurs messages à ce qu’elle appelle les blessures invisibles. Elle y défend la santé mentale, ce qui selon elle pèse, isole et fait mal en silence. En 2020, elle raconte avoir traversé un burn out et explique vouloir montrer qu’il est possible de se relever.
Pour elle, une reine de beauté ne doit pas incarner une perfection glacée. Elle insiste sur le fait qu’une ambassadrice doit rester humaine, sensible et engagée. En assumant ses fragilités et ses peurs, elle veut déconstruire les attentes qui pèsent sur gagnantes de concours télévisés.
Lors du voyage de préparation en Martinique, l’organisation a rappelé à toutes les candidates les règles de discipline. Le président Frédéric Gilbert a dénoncé un certain laxisme sur le respect des consignes élémentaires. Il citait les gobelets de café abandonnés, l’usage intempestif du téléphone et les chambres mal rangées. Sur X, l’influenceur Aqababe a cité Hinaupoko Devèze parmi les participantes pointées durant stage de Miss France 2026.
Une jeune femme engagée qui assume ses imperfections
Face à ces commentaires, la jeune reine a réagi sur Instagram dans un long message. Elle y raconte avoir vécu un séjour heureux en Martinique, téléphone souvent laissé de côté pour profiter de l’expérience. Elle assure s’investir avec sérieux, donner le meilleur d’elle même et respecter les personnes qui l’entourent.
Le parcours de la jeune femme intrigue aussi pour une apparition dans le clip Doudou du rappeur Koba LaD. Le tournage a eu lieu en 2021 dans un chalet en montagne où le chanteur est filmé en fête. Elle y apparaît brièvement, notamment à l’arrière d’une voiture conduite par le rappeur. Dans la chanson, le rappeur roule en voiture sportive avec un sac rempli de cannabis. En juin, il a été condamné à six ans de prison pour un accident mortel sous l’emprise de cannabis.
Interrogée sur ce tournage, elle explique qu’elle travaillait alors comme mannequin et modèle photo pendant ses études de droit. À dix neuf ans, elle a accepté une figuration après avoir demandé au réalisateur si cela pourrait lui nuire. Elle affirme n’avoir jamais caché cette expérience. Elle souligne que jury et public l’ont acceptée telle qu’elle est pour l’élection de Miss France 2026.
Une victoire qui ouvre un débat sur l’image
Ce couronnement consacre une personnalité qui revendique ses failles au lieu de les dissimuler. Elle met au centre la santé mentale, les blessures invisibles et le droit à l’erreur. Hinaupoko Devèze propose ainsi un autre modèle de représentation. Sa trajectoire montre que Miss France peut incarner une imperfection assumée et encourager un regard bienveillant sur la vulnérabilité. Son règne débute à peine et ouvrira sûrement des débats utiles.






