Jamie Dimon, patron de JPMorgan, voit désormais la fragilité croissante du continent comme un risque majeur pour les États Unis. Lors du Forum national de défense Reagan, en Californie, il a livré un avertissement très direct. Face à la faiblesse qu’il perçoit en Europe, il prévient que cette situation menace aussi les États Unis. Parallèlement, sa banque annonce un vaste programme d’investissements destinés à renforcer la sécurité économique américaine.
Une Europe affaiblie au cœur des inquiétudes américaines
Au micro du Forum national de défense Reagan, le dirigeant a dressé un constat sans détour, affirme bfmtv.com. Rapportés par Bloomberg, ses propos commencent par cette phrase tranchante, « L’Europe a un vrai problème ». Il souligne que le continent protège très bien ses citoyens, notamment grâce à un modèle social généreux.
Selon lui, cette réussite sociale a un coût économique lourd pour le continent. La lourdeur administrative aurait chassé entreprises, investissements et innovation, même si certains signaux de retour existent. Jamie Dimon souligne aussi que le produit intérieur brut du bloc a reculé face aux États Unis. Il évoque un passage d’environ 90 % à 65 % en dix à quinze ans.
Cet avertissement ne date pas d’hier. En juillet, à Dublin, le banquier avait déjà affirmé que le continent était en train de perdre du terrain. Sa voix pèse, car il dirige la plus grande banque américaine et reste une figure financière très écoutée.
Un continent fragmenté entre bureaucratie investissement et contexte politique sensible
Au delà des chiffres, le banquier insiste sur la fragmentation institutionnelle du continent. Selon lui, l’Europe reste trop morcelée pour attirer pleinement capitaux et investissements durables. La diversité des règles, la lenteur des procédures et les blocages nationaux compliquent la mise en œuvre de réformes.
Jamie Dimon assure que plusieurs dirigeants européens ont clairement conscience de ces défis économiques. Il pointe cependant un contexte politique vraiment difficile, qui freine la mise en place de réformes structurelles. Le banquier reconnaît pourtant certains acquis, comme la monnaie unique et les efforts constants du continent pour préserver la paix.
Il s’inquiète cependant de la baisse des capacités militaires et des moyens consacrés à la défense. Les discussions au sein des institutions communes restent souvent ralenties par les règles de décision et les intérêts nationaux. Pour Jamie Dimon, un bloc affaibli ou divisé représenterait alors un risque direct pour Washington et sa sécurité économique.
Quand la stratégie de JPMorgan croise l’avenir de l’Europe
Pour le dirigeant, la fragilité du continent dépasse largement le cadre régional et concerne directement Washington. Il affirme qu’un allié affaibli réduit la capacité des États Unis à défendre efficacement leurs intérêts. Il résume cette inquiétude par la formule, « Une Europe faible est mauvaise pour nous ». Il estime aussi que la fragmentation finira par affaiblir fortement le slogan America first.
Jamie Dimon appelle Washington à définir une stratégie à long terme pour soutenir son allié et l’aider à redevenir fort. Cette vision tranche avec la stratégie de sécurité de Donald Trump, qui décrivait le continent comme menacé d’effacement civilisationnel.
En parallèle, JPMorgan renforce sa stratégie dans des secteurs jugés essentiels pour la sécurité économique américaine. La banque prévoit d’injecter jusqu’à 1 500 milliards de dollars sur dix ans, dont 500 milliards supplémentaires. L’objectif est de sécuriser les chaînes d’approvisionnement et de soutenir des technologies avancées, afin de réduire certaines dépendances. Jamie Dimon salue aussi les efforts de Donald Trump pour alléger la bureaucratie. Il annonce jusqu’à 10 milliards de dollars de fonds propres dédiés à l’innovation dans des entreprises stratégiques.
Les avertissements de Jamie Dimon et les enjeux à venir
Les propos du patron de JPMorgan dépassent le simple commentaire de conjoncture et visent la relation stratégique entre alliés. Pour Washington, la trajectoire de l’Europe pèsera sur la sécurité économique, la défense et la capacité d’influence. Les décisions à venir, en matière de réformes européennes ou d’investissements américains, diront si ce partenariat peut redevenir équilibré.






